François Gabart a battu de 6 jours le record du tour du monde à la voile en solitaire, détrônant Thomas Coville. Retour sur cet exploit.
Un record du monde une nouvelle fois pulvérisé
Il a fallu 169 jours à Alain Colas, en 1973, pour accomplir son tour du monde à la voile en solitaire et décrocher le record. Que de chemin parcouru et de records pulvérisés depuis ! La britannique Ellen MacArthur a bouclé sa course en 73 jours seulement. Ça, c’était en 2005. Thomas Coville nous a époustouflé l’an dernier, avec son tour du monde en 49 jours.
François Gabart, du haut de ses 34 ans, a fait plus fort en bouclant la course en seulement 42 jours, 16 heures et 40 minutes. Cette performance incroyable ne peut que susciter l’admiration de tous les passionnés de voile. Bravo François ! Mais comment expliquer cette prouesse, au-delà du grand talent du skipper ?
Un vaisseau spatial jeté sur les mers
Les commentateurs et autres journalistes ne s’y sont pas trompés, en comparant le maxi-trimaran de Gabart à un vaisseau spatial. Le navire avec lequel le skipper a accompli sa course est en effet unique en son genre.
Plus léger de deux tonnes que le Sodebo de Thomas Coville, plus grand aussi (30 mètres de long, 21 mètres de large), équipé des fameuses foils pour faire « voler» le navire, le Macif est aussi le premier bateau permettant une navigation 100% à sec, grâce au cockpit fermé. Bref, un bijou d’innovations et de technologies.
Le 14 novembre dernier, à peine 10 jours après son départ en mer, François Gabart devenait le premier skipper à parcourir plus de 800 miles en une seule journée. Le skipper a su avec brio tirer parti de la puissance hors-norme de son bateau.
Des conditions météo favorables
La puissance du Macif n’explique pas tout. La météo joue un rôle déterminant dans les courses au large. Tout le monde s’accorde à reconnaître que François Gabart a bénéficié de conditions météorologiques très favorables. La position idéale de l’anticyclone de Sainte-Hélène lui a ouvert un passage plus court pour la descente de l’Atlantique Sud. La traversée du Pacifique s’est faite avec une facilité déconcertante, même si l’Océan Indien a réservé davantage de surprises au navigateur.
Ces éléments d’explication ne doivent pas faire oublier les extraordinaires talents du marin. François Gabart est un grand navigateur, et personne ne peut le lui retirer. Naviguer, c’est faire des choix en permanence, prendre des risques. Les choix, il les a fait, judicieusement et au bon moment. Les risques, il les a pris. Alors, encore une fois, bravo François et chapeau l’artiste !